Doctor L - Temple on every street
Compositeur parfois redondant d’Assassin mais aussi producteur impeccable de Rodolphe Burger, Doctor L sort enfin son véritable premier album et réussit une rencontre aussi improbable que brillante entre Daktari et Cosmos 1999.
Un premier album cheap, étouffé, paranoïaque et sans réelle composition n’avait retenu l’attention que des inconditionnels de l’électro barrée. Avec Temple on every street, Doctor L réussit pour de bon son décollage et nous emmène loin dans l’espace à bord d’une serre tropicale en orbite, où des space-monkeys volant nous invitent à une révolution intérieure. D’une richesse sidérale presque exubérante, mais toujours maîtrisée, l’album recèle de ces mélanges qui font planer les fumeurs de joints et vomir les buveurs d’alcool.
Dub Céleste
En apesanteur, l’électro-funk de Doctor L prend toute son ampleur et le dub redevient avec lui cette musique planante où la voix au vocodeur sous contrôle et les guitares toujours précises atteignent l’altitude indispensable à l’élévation spirituelle recherchée. Rythmes désarticulés et machines fulgurantes empêchent la perdition totale. Car on pourrait croire par moment le commandement de bord un peu « perdu dans la machine » ou égaré dans le « labyrinthe », mais il n’en est rien ; navigateur sonore avisé, il retrouve toujours sa route et conduit ainsi chacun de nous vers son temple intime qui, comme tout le monde sait, n’a pas de lieu.