Cent fois sur le métier… Zend Avesta Remix

Ce qu’il y a d’agaçant avec les chefs-d’œuvre, c’est qu’ils effacent toute idée de devenir et s’imposent à nous comme absolument nécessaires.

C’est ce que Nietzsche appelle « la tyrannie de la perfection » que nous entretenons volontiers pour rabaisser toute chose présente en train de se faire. Ce qu’il y a de bien avec les maxis – surtout émergeant de personnes qui ne sont pas des « génies » (autre culte que nous entretenons pour nous dispenser d’avoir à rivaliser avec les créateurs) – c’est que tout le travail de l’art y devient palpable, présent, tangible. Les compositions ne sont plus des entités immuables obéissant à des lois célestes et universelles issues d’un démiurge surhumain ; elles réapparaissent pour ce qu’elles sont : des pièces sonores corvéables à merci, s’arrangeant à merveille de l’effort toujours recommencé d’arrangement de leur géniteur.

Ainsi parlait Zend Avesta

Ainsi ce CD quatre titres de Zend Avesta, qui remanie sans états d’âme deux de ses morceaux, démontrant par là même qu’il n’y a pas de chanson définitive, ni de composition ultime, que tout peut être toujours refait. La nature elle-même ne s’y reprend-elle pas à plusieurs reprises pour accomplir son fait ? Les violons ont beau être un peu faciles, la voix de la chanteuse Mona (quelqu’un se souvient-il de Kas Product ?) un peu clichée, la magie opère tout de même. On est emporté, transporté. Ce n’est pas le temps qui passe sur ces morceaux qui les modifie, mais leurs changements subtils qui expriment son passage. À méditer… Si vous avez le temps.